Quels effets la légalisation de la marijuana aura-t-elle sur le marché immobilier?

Le projet de loi fédéral sur le cannabis visant à légaliser et à encadrer l’usage récréatif du cannabis (également connu sous les noms de marijuana ou d’herbe) au Canada a été déposé le 13 avril 2017. Le gouvernement a proposé de légaliser la marijuana au cours de l’été 2018, ce qui a suscité de nombreuses discussions sur les répercussions d’une telle mesure sur le marché immobilier.

Nous avons regroupé ici quelques-unes des principales prédictions à ce sujet.

1. Certains quartiers pourraient perdre de leur attrait

Le site Canadian Real Estate Wealth cite un sondage selon lequel 47 % des répondants ont déclaré que leur désir d’acheter un bien foncier diminuerait s’ils savaient que de la marijuana y avait été cultivée, et ce même en quantité légale. 39 % des personnes interrogées croient que l’usage de la substance dans une maison diminue la valeur de la propriété en question. De plus, 32 % pensent que la valeur d’une maison diminue si celle-ci est située près d’un dispensaire de marijuana. La légalisation de la marijuana et l’ouverture de nouveaux dispensaires pourraient influer négativement sur la valeur de certains quartiers, si les Canadiens refusent de s’établir près de ces établissements.

2. Les entreprises de marijuana pourraient avoir du mal à obtenir du financement

Les entreprises de marijuana se préparent à entrer sur le marché canadien, et d’après Harry Tyson, courtier en hypothèques commerciales, elles pourraient être confrontées à des difficultés. M. Tyson prévoit que, malgré les sommes considérables brassées par cette industrie, certains prêteurs pourraient hésiter à financer de tels établissements par peur de nuire à leur réputation, et ce même après la légalisation de la marijuana. Et les prêteurs qui seraient disposés à financer ces établissements s’exposeraient à un risque de sécurité, puisqu’on pourrait vouloir voler leur contenu ou endommager le bâtiment. Mis à part les problèmes de financement, les entreprises de marijuana pourraient aussi avoir des difficultés à trouver des bâtiments sans locataires – installation idéale pour y héberger un site de production. En fin de compte, les prix de l’immobilier constitueraient probablement le facteur déterminant dans l’implantation de ces établissements, puisque les entreprises cherchent à s’établir à moindre coût.

3. Occasion nouvelle et augmentations potentielles des prix

Une étude récente intitulée « Fertile Ground for Canada’s Marijuana Industry » (en anglais seulement) et menée par Jones Lang LaSalle (JLL) indique que la légalisation de la marijuana devrait augmenter le coût de l’immobilier commercial dans toutes les principales provinces du pays. Des locaux à louer aux entrepôts, les occasions sont légion pour les grands et les petits joueurs du secteur commercial. À l’heure actuelle, la marijuana à des fins médicales représente une industrie de plusieurs milliards de dollars dont la rentabilité reposera sur la généralisation de la substance. L’étude précise que les entreprises de marijuana se préparent à cette poussée de popularité en louant plus de surface, et qu’un besoin pressant se fait sentir au Canada pour de grandes propriétés commerciales capables d’accueillir pour plusieurs millions de dollars de plants de marijuana. Tandis que la demande se fait de plus en plus forte pour ce type de surface, les loyers continuent d’augmenter. JLL conclut dans son étude que le phénomène devrait se propager aux secteurs des immeubles de bureaux et des immeubles commerciaux et que l’occasion que représente le cannabis [dans ces deux secteurs] est sans précédent.

Le temps nous dira quels effets la légalisation de la marijuana aura sur le marché immobilier. Et vous, qu’en pensez-vous?

 

Abonnez-vous au blogue de FCT

Accédez à un monde de connaissances, d’inspiration et d’expertise transmis directement dans votre boîte de réception. Restez informé, inspiré – inscrivez-vous dès aujourd’hui!