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Covenant House Vancouver : Aider les jeunes à passer au travers de la crise et les mener vers l’indépendance

 

Lorsque Covenant House Vancouver a ouvert ses portes en 1997, l’organisme comptait 12 lits. Aujourd’hui, ses trois installations au centre-ville de Vancouver accueillent des centaines de jeunes dans un environnement de respect, d’amour, où l’on prend soin d’eux et où ils peuvent prendre un nouveau départ.

Chez FCT, on s’implique dans nos communautés. C’est pourquoi nous sommes fiers de compter Covenant House Vancouver parmi nos partenaires. Covenant House Vancouver aide les jeunes qui sont en situation d’itinérance ou à risque de s’y trouver dans la région métropolitaine de Vancouver. Il met l’accent sur la stabilité du logement à long terme et le développement des compétences de vie des jeunes vulnérables.

Entretien avec Alison Brodie, responsable de la philanthropie, Dons des entreprises et des fondations chez Covenant House Vancouver

En quoi votre approche est-elle unique?

Dans la plupart des refuges conventionnels, vous n’avez un lit attribué que pour une nuit. Souvent, vous devez ranger vos effets et partir le matin, puis faire de nouveau la file dans l’après-midi pour trouver un lit. Cela signifie que tout au long de la journée, vous devez vous demander où vous allez dormir cette nuit et quand vous devez être de retour au refuge pour essayer d’obtenir une place.

À Covenant House, lorsqu’une personne demeure avec nous, son lit lui est attribué aussi longtemps qu’elle le souhaite. Lorsqu’une personne est en crise, elle est constamment en état de lutte ou de fuite. Le fait de demeurer dans une situation instable pendant une longue période fait en sorte qu’il est plus difficile pour elle de prendre des décisions qui peuvent l’aider à s’en sortir. Avoir un lit pour la nuit ne peut pas donner à une personne en crise le temps dont elle a besoin pour se stabiliser. Ce processus peut être long et nous donnons aux jeunes tout le temps dont ils ont besoin.

Pourquoi Covenant House Vancouver se concentre-t-il à prodiguer des soins aux jeunes âgés de 16 à 24 ans?

Nous nous concentrons officiellement sur cette tranche d’âge, mais la majorité des jeunes avec lesquels nous travaillons sont en fait âgés de 19 ans et plus. En Colombie-Britannique, les jeunes sortent de leur foyer d’accueil lorsqu’ils atteignent l’âge de 19 ans et bon nombre d’entre eux n’ont pas d’endroit sûr où aller. Près de la moitié de nos jeunes ont vécu des expériences au sein du système de familles d’accueil. Des études montrent que le cerveau des jeunes continue de se développer jusqu’à l’âge de 25 ans. Le fait de pouvoir développer des compétences de vie et d’offrir d’autres ressources clés pendant cette période de développement cruciale peut vraiment changer le cours de la vie d’un jeune.

Les jeunes de la communauté 2SLGBTQAI+ représentent un pourcentage disproportionné des personnes en situation d’itinérance et ce ne sont pas toutes les familles d’accueil qui acceptent leur identité. Les jeunes peuvent passer d’un foyer d’accueil à un autre, ou les frères et sœurs peuvent être séparés et placés dans différentes familles d’accueil, ce qui les empêche de se sentir stables ou en sécurité partout. Même s’ils sont retirés d’un foyer non sécuritaire et placés dans la meilleure famille d’accueil possible, ils peuvent tout de même vivre une expérience traumatisante, car ils ont tout de même été retirés de l’endroit où ils ont grandi à un âge vulnérable.

Comment les traumatismes contribuent-ils à l’itinérance?

Le fait d’être constamment en mode survie épuise les gens. Cela nuit à leur capacité de prendre des décisions judicieuses et peut les maintenir dans des situations dangereuses, à moins qu’ils ne trouvent une certaine stabilité.

Les traumatismes se transmettent également d’une génération à l’autre. À Vancouver, les Autochtones représentent environ 2 % de la population et environ 40 % des personnes en situation d’itinérance. Par exemple, les gens pensent que les pensionnats autochtones se sont passés il y a longtemps. Cependant, le dernier au Canada a fermé ses portes en 1996, l’année précédant l’ouverture de Covenant House Vancouver.

De nombreux parents ou grands-parents des jeunes avec lesquels nous travaillons ont eu une expérience au sein des pensionnats autochtones. Ils ont été retirés de leur famille à un très jeune âge et n’ont jamais eu la chance de connaître une vie familiale saine. Ils ont été privés d’affection en grandissant dans les pensionnats autochtones et lorsqu’ils ont eu leurs propres enfants, ils ne savaient peut-être pas comment leur en montrer.

Souvent, les familles ont de bonnes intentions et aiment vraiment leurs enfants, mais les traumatismes les empêchent de bien transmettre cet amour. Ces traumatismes se transmettent, et il faut beaucoup de temps pour briser le cercle.

Comment aidez-vous les jeunes à passer au travers des traumatismes et à les mener vers l’indépendance?

La clé est de comprendre que l’itinérance est très différente d’une personne à l’autre et qu’aucun service ne peut à lui seul traiter toutes les raisons pour lesquelles une personne est en situation d’itinérance. Covenant House offre bien plus qu’un lit ou un refuge. Les jeunes qui sont aux prises avec des traumatismes et de l’instabilité ont besoin de plus que cela avant de pouvoir entamer la guérison et accéder à l’indépendance.

Offrir un logement stable et des soins complets est l’une des nombreuses façons dont nous aidons les jeunes à passer à travers leurs traumatismes. Par exemple, notre programme Rights of Passage aide les jeunes à faire la transition de la vie à Covenant House à la vie indépendante. Les travailleurs du logement et les travailleurs auprès des jeunes aident les jeunes à acquérir d’importantes compétences de vie, comme l’établissement d’un budget, faire l’épicerie de façon efficace, la préparation de repas nutritifs ou même la négociation avec les propriétaires. Bon nombre d’entre nous tiennent ces compétences pour acquises, mais beaucoup de nos jeunes ne les ont tout simplement pas apprises.

Cependant, ils ont un immense potentiel. Il y a environ deux ans, je me suis entretenue avec un jeune homme qui participait alors à notre programme de gestion de crise. Il parlait très doucement et était introverti. Je me souviens à quel point il était nerveux lors de nos discussions. Il a dû s’arrêter et maîtriser ses émotions plusieurs fois. Il est tellement difficile de répondre aux questions sur votre histoire et sur les moments les plus difficiles de votre vie.

Il y a quelques semaines, il a pris la parole lors de l’événement d’ouverture de l’un de nos immeubles. Je l’ai regardé se tenir devant une salle d’entraînement remplie de donateurs et de médias, et parler avec une grande confiance. Le fait de savoir ce qu’il vivait avant de venir à Covenant House et de le voir faire des blagues sur le podium et s’épanouir a été pour moi vraiment poignant. Il vit maintenant de façon indépendante et je suis très fière de voir le chemin qu’il a parcouru.

Il y a tellement d’histoires comme la sienne à Covenant House. Nous disons souvent ici que l’itinérance est l’aspect le moins intéressant au sujet des jeunes qui viennent nous voir. Ce sont des jeunes qui traversent une période difficile et qui peuvent tous accomplir des choses merveilleuses. Ils ont simplement besoin d’aide en cours de route.

Vous pouvez soutenir aujourd’hui Covenant House Vancouver et aider à changer les choses pour les jeunes qui sont actuellement en situation d’itinérance ou qui risquent de s’y trouver.

 

 

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