Saviez-vous qu’au Canada, environ 40 000 jeunes sont actuellement en situation d’itinérance? Environ 40 % d’entre eux auront été sans-abri pour la première fois avant l’âge de 16 ans. Bon nombre d’entre eux font partie de la population des « sans-abri cachés », qui séjournent chez des amis ou de la famille, sans refuge permanent et stable.
Chez FCT, on s’implique dans nos communautés. C’est pourquoi nous sommes dévoués à aider ses membres les plus vulnérables, avec l’aide de nos partenaires communautaires. En plus des partenaires bénévoles de FCT, nous travaillons avec plusieurs organismes locaux qui fournissent de l’aide aux jeunes à risque et sans-abri dans des communautés partout au pays.
Nous avons parlé à quelques-uns de nos partenaires au sujet des idées fausses liées à l’itinérance des jeunes qu’ils rencontrent dans leur travail, et de ce qu’ils aimeraient que plus de gens sachent. Voici ce qu’ils avaient à dire :
« Il existe tellement de façons pour les jeunes de se retrouver sans abri. Ils peuvent perdre leur logement en raison de l’éclatement de leur famille, et un problème de santé mentale peut également facilement se traduire en perte de logement. Peut-être qu’ils ne se présentent pas au travail parce qu’ils sont en dépression et qu’ils ne peuvent littéralement pas sortir du lit. Ils finissent par perdre leur emploi, ne peuvent plus payer leur loyer et perdent leur domicile.
« Cela a une incidence sur leur vie sociale. Ils cessent d’être eux-mêmes – ils sont plus agités, ont des problèmes avec leurs amis et sabotent leurs relations; leur réseau finit donc par s’éroder aussi. » |
« Il y a également des jeunes qui s’identifient comme faisant partie de la communauté LGBTQ et qui en parlent avec leurs parents, ou leurs parents le découvrent. Ces jeunes sont parfois chassés de la maison. Il pourrait s’agir de personnes qui ont des notes dans les 90 % à l’école, qui font partie du groupe de musique et qui n’ont jamais eu de problème de toxicomanie ou de santé mentale, mais qui se retrouvent maintenant dans la rue sans aucune ressource.
« Cela crée un effet d’entraînement : ces jeunes commencent par ne plus se présenter en classe en raison de tout ce qu’ils gèrent. L’école ne peut pas communiquer avec eux parce qu’ils ne vivent pas à la maison. Il devient ensuite difficile de rattraper leurs notes. Cela a une incidence sur leur vie sociale. Ils cessent d’être eux-mêmes – ils sont plus agités, ont des problèmes avec leurs amis et sabotent leurs relations; leur réseau finit donc par s’éroder aussi. »
« La plupart des gens ne savent pas qu’une grande partie de la population des jeunes sans-abris n’est pas nécessairement dans la rue. [À Vancouver] comme dans de nombreuses autres villes du Canada, l’itinérance est un problème très visible – la personne moyenne ici rencontre une personne en situation d’itinérance tous les jours.
« L’idée que tout s’arrangera si vous vous débrouiller seul et si vous travailliez fort est tout simplement fausse. » |
« Beaucoup de jeunes dans cette situation habitent avec des amis, ils couchent sur le canapé, ils habitent avec d’autres membres de leur famille. Ils sont sans-abri : ils n’ont pas d’endroit sûr et stable où séjourner, mais ce ne sont pas les gens que vous voyez dans la rue. Ils peuvent travailler chez Starbucks ou à l’épicerie.
« L’itinérance est un problème très complexe. Il n’y a pas de cause unique qui explique pourquoi les gens demeurent sans-abri. L’idée que tout s’arrangera si vous vous débrouiller seul et si vous travailliez fort est tout simplement fausse.
« Un si grand nombre des jeunes que nous voyons [au Covenant House] travaillent. Ils gagnent le salaire minimum et travaillent tellement fort, mais ils ne gagnent tout simplement pas assez d’argent pour payer leur loyer. Penser que vous pouvez simplement travailler fort et vous sortir de l’itinérance ne tient pas compte de tous les facteurs structurels et systémiques.
« Nous disons souvent que l’itinérance est l’aspect le moins intéressant au sujet des jeunes avec qui nous travaillons. Beaucoup d’entre eux ont accompli des choses incroyables et impressionnantes. En ce moment, ils se trouvent dans une situation difficile dans la vie, et beaucoup d’entre nous peuvent comprendre cela. »
« Certains de nos membres sont aux prises avec de graves problèmes de santé mentale comme la schizophrénie et même la psychose. Ils ont dû composer avec les préjugés associés à leur diagnostic, notamment qu’ils ne peuvent penser par eux-mêmes, qu’ils sont irrationnels ou qu’ils doivent faire l’objet d’une constante surveillance.
« Une telle stigmatisation peut pousser quelqu’un à dissimuler ses problèmes ou à se distancier de lui-même. Ils pourraient se voir refuser un emploi ou un logement.
« Pour mettre fin à la stigmatisation, il faut de la confiance, de l’ouverture d’esprit et de l’honnêteté. Nos membres sont des gens ordinaires qui vivent une période difficile de la vie. » |
« À Laing House, nous essayons d’offrir un endroit où cette stigmatisation n’existe pas et ne peut nuire à la capacité de se rétablir. Le succès passe par la capacité à faire en sorte qu’il soit normal de parler de santé mentale. C’est un défi, même dans des circonstances normales.
« Pour mettre fin à la stigmatisation, il faut de la confiance, de l’ouverture d’esprit et de l’honnêteté. Nos membres sont des gens ordinaires qui vivent une période difficile de la vie. Ils ont besoin d’aide, mais ils sont quand même sociables et accessibles. La première étape, c’est d’aider nos membres à reconnaître ce qu’ils sont, et non pas à s’identifier à leur diagnostic. La seconde étape, c’est aider le public à le constater. »
« Nous apprenons à notre personnel et à nos enfants qu’ils peuvent faire des erreurs. Notre pratique consiste à établir des relations grâce au leadership et au pardon.
« Nous parlons de ‘‘comportement axé sur la souffrance’’. Ils pensent qu’ils n’en valent pas la peine, alors ils essaient de gâcher la relation. » |
« Beaucoup de nos jeunes ont été maltraités et ont appris à la dure tôt. Il arrive souvent qu’ils reproduisent ces leçons dans leur propre vie. Ils peuvent injurier leurs proches ou les repousser. Nous parlons de ‘‘comportement axé sur la souffrance’’. Ils pensent qu’ils n’en valent pas la peine, alors ils essaient de gâcher la relation.
« C’est là que le pardon entre en jeu et aide à rompre ce cycle. Notre philosophie est ‘‘d’avoir droit à l’erreur’’. Il y a beaucoup d’enfants qui viennent nous voir et qui ont encore cette mentalité axée sur la souffrance et qui se disent : ‘‘Je vais ruiner ma chance et tu vas me jeter dehors.’’ Nous serons toujours là pour eux.
« Le pardon permet d’apprendre à nos enfants comment se réconcilier avec leur passé. Se pardonner peut être un moyen de pardonner aux autres. »
Les dons de vêtements, de nourriture et d’autres aides matérielles sont essentiels pour soutenir les jeunes à risque et ceux qui n’ont pas de logement fiable. Mais votre temps et vos connaissances peuvent être tout aussi importants pour faire un don : enseigner aux jeunes des compétences de vie et leur prouver qu’ils peuvent compter sur les autres. Découvrez les programmes locaux offerts dans votre région et ceux qui sont à la recherche de ressources ou de bénévoles.
Si vous vivez dans l’une de ces communautés, songez à soutenir notre partenaire là-bas :
Oakville (Ontario) : 360°kids
Vancouver (Colombie-Britannique) : Covenant House Vancouver
Calgary (Alberta) : Wood’s Homes
Halifax (Nouvelle-Écosse) : Laing House
Montréal (Québec) : Dans la rue
London (Ontario) : YOU London
Moncton (Nouveau-Brunswick) : Youth Impact Jeunesse
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